"Et planter le figuin* au bout d'une pique..."

Publié le 16 mars 2015 par Axelle

*Le figuin est défini dans le Dictionnaire des mots qui rincent l'œil comme “un petit pâté feuilleté garni de raisins secs”. Le dictionnaire aurait été d'un secours inestimable au Grand Maître Suprême lors de la rédaction des serments de la Société, puisqu'il explique aussi les mots “velchet” (“type de gilet que portent certains horlogers”), “trousse” (“oiseau craintif, gris-brun, de la famille des foulques”) et “moules” (“jeu d'adresse et de dextérité avec des tortues”).

Au guet !, Les Annales du Disque-Monde, Terry Pratchett

Jeudi dernier est mort un très grand monsieur, Sir Terry Pratchett, génial auteur des Annales du Disque-Monde, du Grand Livre des Gnomes, de Où est ma vache ? ou encore co-auteur de De Bons Présages.

J'ai découvert ses livres il y a presque 15 ans maintenant, et je me bidonne toujours autant devant les notes de bas de pages interminables, les situations incongrues, la tournure des phrases et les jeux de mots excellemment traduits par Patrick Couton. Les personnages sont attachants, le monde dense et fouillé et ça se lit très facilement.

Sa mort, bien que prévisible (le pauvre homme était atteint d'une forme rare d'Alzeiheimer), m'a fait un choc.

J'ai donc essayé de lui rendre hommage, avec un domaine où je me défend assez, la pâtisserie. J'ai donc pris le splendide livre de recettes de Nounou Ogg et je l'ai feuilleté en quête d'inspiration.

"Et planter le figuin* au bout d'une pique..."

Et en page 91, je suis tombée sur le figuin.

À Ankh-Morpork, cité tentaculaire (quelques fois au sens propre du terme) et multi-raciale, il est assez courant d'être menacé d'être pendu par le figuin, d'avoir son figuin grillé ou encore d'avoir son figuin planté au bout d'une pique, comme dans Au guet !

Étant l'un de mes tomes favoris, j'ai tout de suite décidé d'essayer.

D'après Nounou Ogg, tous les ingrédients sont facultatifs, sauf le Brandy. Mais dans ce cas, je suppose que la cuisson n'est plus du tout indispensable ^^

Pour une quarantaine de figuins

Ingrédients :

100g de figues sèchées
100g de dattes dénoyautées
50g de raisins secs
5 cuillères à soupe de brandy (ou de cognac dans mon cas)
1 cuillère à café d'épices à pain d'épices
750g de pâte brisée (trois rouleaux si vous êtes fainéants comme moi...)
1 œuf, du lait et du sucre brun pour la finition

Instructions :

La veille :

Couper les figues et les dattes en petits morceaux, les mettre dans une terrine avec les raisins, les épices et le brandy. Bien mélanger, couvrir au contact avec du film alimentaire et ranger dans un endroit frais et à l'abri de la lumière pour la nuit (chez moi, c'était le placard à épices).

Le jour J :

Préchauffer le four à 200°C.

Étaler la pâte sur une épaisseur de 2-3 mm (ou si vous avez été comme moi un peu fainéante, dérouler la pâte déjà étalée ^^) puis découpez-y des carrés d'environ 7 cm de côté.

Mélanger dans un verre ou un petit bol un œuf avec un peu de lait, et passer cette mixture avec un pinceau sur deux bords de chacun des carrés.

Figuins en cours de réalisation, en haut pas refermés, au milieu tout juste refermés et en bas, près à enfourner.

Déguster avec une tasse de brandy additionné d'une goutte de thé !

À la votre, Sir Terry, et merci pour tout !

Verdict des collègues :

On sent bien la cannelle et les épices, tandis que l'alcool est passé presque complétement inaperçu. Il n'est donc pas nécessaire de réduire la dose ! Par contre, je suis vivement invitée à en refaire avec une pâte maison ^^

Nous étions une dizaine ce matin, dont JP et JC, les gourmands de service, et seul T n'y a pas goûté (il n'aime pas les figues). Résultat, sur la trentaine de figuins que contenait la boite ce matin, seuls 3 ont survécu à la pause café. Je doute qu'ils aillent jusqu'au repas ^^